Alain Juppé saute enfin ! On commençait par s'impatienter...

Publié le par Toshiba Samir Mashouka

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À cause de sa défaite aux législatives du 17 juin 2007, Monsieur Alain Juppé est obligé de démissionner de son gouvernement, à cause de la consigne donnée par le premier ministre qui forçait les ministres qui se présentaient aux législatives et qui ne seraient pas élus de démissionner.
 

Après avoir vivement critiqué cette directive dans un précédent article, force est de constater qu'elle a eu une conséquence très positive au final : le départ d'Alain Juppé. Ainsi, une énorme insulte au peuple français est réparée : la nomination d'Alain Juppé comme « second ministre ». Cet homme a été condamné en 2004 à dix ans d'inéligibilité pour s'être mis l’argent de son parti dans sa poche (l’affaire des emplois fictifs du RPR). Après appel, cette peine a été réduite à deux ans. Comment Nicolas Sarkozy a-t-il osé nommer un tel homme, alors que parallèlement il a tenu un discours proche de la diffamation en disant de la gauche (entre les deux tours) que c’était « la France des fraudeurs » ? Donc on ne peut se réjouir qu’une personne aussi malhonnête soit contrainte de quitter le pouvoir. Ce n’est pas encore complètement gagné, car il y a d’autres politiciens malhonnêtes qu’on aimerait aussi voir partir (de droite, du centre et de gauche), mais c’est un bon début. La solution pour lutter contre la malhonnêteté dans la politique vient de petits partis (de droite, du centre et de gauche) généralement unanimes sur ce point : l’inéligibilité à vie de tout homme politique ayant un casier judiciaire.


Plusieurs personnalités politiques de droite, de gauche et du centre dont Corinne Lepage (écologiste rattachée au MoDem), ont déploré le départ d’Alain Juppé, qui selon eux était la personne la plus compétente pour ce poste de ministre d’état chargé du développement durable. Quelle drôle d’idée ! Monsieur Juppé ne s’est jamais fait connaître pour être un écologiste acharné. Il ne s’est pas fait connaître pour son militantisme dans la matière,  ni pour avoir fait passer des lois dans le sens du développement durable durant son mandat de premier ministre (1995-97), ni pour avoir influencé ses proches en politique d’agir dans le bon sens. La seule chose qu’il ait faite est le tramway de Bordeaux, mais beaucoup d’autres maires l’ont fait dans leur ville et ne sont pas considérés pour autant comme des personnes compétentes en matière de développement durable. Alain Juppé persiste et signe pour le maintien des projets autoroutiers, les biocarburants (absolument anti-écologiques et inhumains : voir ici pour l’aspect anti-écologique et ici pour l’aspect inhumain), les OGM, la croissance de la consommation,etc. qui sont des prises de position bien évidemment dans le sens contraire à la lutte contre le réchauffement climatique et non raisonnables face à l’arrivée du Pic de Hubbert et la fin programmée des énergies fossiles (autre enjeu majeur qui entraînera des bouleversements de nos modes de vie).  


Passons sur ses opinions et revenons maintenant sur sa compétence en la matière : il n’a jamais publié ou contribué à des études scientifiques sérieuses sur ces enjeux énergétiques et climatiques, il ne fait ni partie du GIEC, ni de l’ADEME, ni d’autre comités sérieux, scientifiques et non politisés étudiant ces problèmes. Mais c’est normal, car il  est diplômé de lettres à l’ENS et diplômé de l’ENA, et donc il a donc aucune connaissance scientifique solide en physique (mis à part ce que tout le monde a appris au collège) sur des domaines comme la climatologie, la météorologie, la thermodynamique, la chimie, l’énergétique, etc. qui sont pourtant absolument nécessaires pour étudier les changements climatiques et les politiques énergétiques. On aurait perdu un climatologue, ou un prix Nobel de chimie, l’inquiétude suscitée par le départ d’Alain Juppé serait compréhensible, mais perdre un énarque de plus pour ce poste, ce n’est pas une catastrophe. Alain Juppé ne vaut pas plus écologiquement parlant que tout autre personne ayant fait des études en sciences politiques. Les gouvernements feraient mieux de nommer des physiciens ou des géologues pour ce poste de ministre de l’écologie plutôt que de nommer des avocats, des politiciens, des beaux parleurs et des bureaucrates.

 
 
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R
Merci des précisions sur Juppé, je ne savais plus pourquoi il avait été condamné..Comme beaucoup de politiques sant des ripoux, j'ai du mal à tout retenir !!
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