Quand une algue tue un cheval

Publié le par Marre Des Sangs Chauds !!!

Article publié dans le journal papier poitevin d'objecteurs de croissance - TINA numéro 1 - décembre 2009 (http://tina-journal.fr )

 

Le 28 juillet. Un cheval est mort en Bretagne, asphyxié sur une plage par du sulfure d'hydrogène (H2S), gaz toxique à haute dose, (issu d'un processus de fermentation naturel en milieu non aéré). Ces émanations provenaient de la décomposition d'un amas d'algues vertes, proliférant dans la région à cause d'un excès de nitrates dans les eaux douces de la région (qui se retrouvent ensuite sur les côtes). Cet excès de nitrate est lui-même causé par l'épandage massif de lisier ou d'intrants chimiques. L'épandage de lisier n'est pas en soi condamnable, s'il est fait en tenant compte des capacités du sol et des cultures à assimiler l'azote (présent dans le lisier sous forme d'ammoniaque, évoluant ensuite sous forme de nitrate). Mais la forte concentration des installations d'élevage dans la région, l'absence d'installation d'épuration ou le fait que l'épandage de lisier pratiqué est généralement un travail de cochon dans les installations intensives, font que le relargage de nitrates dans les nappes, puis les rivières, est systématique.

 

La réaction de François Fillon, premier ministre (le 21 août) ne s'est pas fait attendre :  il faut ramasser les algues mais il n'est nullement question de remettre en cause l'agriculture intensive, ni de contrarier les agromanagers (qui n'ont rien à voir avec la paysannerie authentique qui n'est certes pas bio, mais sûrement moins nuisible).  Encore plus impensable, de remettre en cause un modèle alimentaire qui nous fait manger de la viande deux fois par jour. C'est pourtant ce modèle qui nous oblige à recourir aux élevage intensifs : on ne peut pas manger 300 grammes de viande par jour, en produisant en bio, en extensif, et sans engrais (simple question quantitative, une volonté politique pour le coup ne  suffirait pas). Les chevaux meurent, mais les ânes ont encore de longs jours à vivre...

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